Un mélange savamment orchestré d’onirisme, philosophie et science-fiction ? qui aboutit à l’abandon de ce monde pour s’embarquer vers d’autres zones. Tous «veulent effectuer le trajet — vers ce signe, une planète insomniaque où nous pourrions dormir, une planète sans nature, sans vie que cette vie à donner aux pierres. Là nos enfants mourraient.» Depuis longtemps nous n’avons autant rencontré le mot «amour» dans un bon livre de poésie. Le poète, dans une langue riche et luxuriante, soumet parmi d’autres : «car le trajet n’est pas sûr mon amour» : n’y a-t-il de l’amour que dans la précarité ? Et si d’aucuns se proclament du légendaire «je est un autre», «nous» magistral qui ne cesse d’exacerber l’union du couple, surtout, dans des conditions de vie extrêmes. Enfin, dans cette nouvelle zone, «il est temps de partir, d’oublier l’oubli» quand apparaît «l’homme doré» qui va «s’accomplir parmi nous, produire ses sauts, laisser l’instinct revenir, et sa sauvagerie intacte, son silence… un dernier emportement, notre ultime sursaut : un homme et une femme se sont aimés… Coupez !»
Rio Di Maria
Sébastien Hoët est né à Lille en 1970. Il y enseigne la philosophie. Il est rédacteur à la revue des arts visuels Tausend Augen, où il a notamment coordonné un dossier consacré à David Lynch. Il a publié des articles en revues, le plus récent porte sur André du Bouchet pour la revue Europe, collaboré au Dictionnaire Tolkien (éditions du CNRS), mais son intérêt majeur reste la poésie. Il a notamment donné des poèmes au Mâche-Laurier, à Aujourd’hui Poème et à L’Étrangère. Il a publié Plus bas, l’inerte (L’Harmattan), Nuit des bêtes (L’Arbre à paroles) et Complètes enfin (L’Arbre à paroles).