Mes hamsters, reçu par la Poste un jour de novembre, est un éblouissement. Il se lit comme une autobiographie – ce qu’il est – mais il en évacue le superflu pour ne se concentrer que sur quelques thèmes obsédants : le milieu d’origine, le poids de la religion, le jardin derrière la maison, mais aussi ces fameux hamsters, indissociables des souvenirs de l’auteure. Autant de thèmes qui font tourner la petite roue de la mémoire avec tout le grinçant qu’il faut. Car l’écriture de Véronique Roelandt n’est pas sage. Elle semble l’être. Mais à coups de touches mordantes et ironiques, elle tient davantage de William Cliff et de son Autobiographie que du carnet de catéchisme. « Mon dernier hamster portait un nom de dessin animé, ce qui ne l’a pas empêché de crever », peut-on lire par exemple. Chef d’œuvre de concision, ce texte a le goût d’un album de photos de famille, à ceci près qu’ici, les photos ont la voix, elles parlent ! C’est là la grande réussite du projet. En nous parlant de nous, ces photos nous émeuvent et réactivent la roue de nos propres souvenirs.
Véronique Roelandt, née en 1971, elle passe son enfance et son adolescence dans un petit village du Brabant wallon, qu’elle désertera pour la capitale. Rêvant souvent de ne pas devoir parler, elle apprécie le silence de l’écriture, ce lieu où elle se sent le plus elle-même. Elle estime sa famille et ses amis plus que tout, mais aime aussi les animaux dont elle ne doit pas s’occuper. Sur ce plan, les mésanges du jardin lui procurent entière satisfaction. Mes hamsters est son premier livre.