En mars 1998, Suzanne Gloria Lyall, 19 ans, disparaît dans l’état de New York. Je prends connaissance de cette disparition au travers du travail photographique de Virginie Rebetez, publié chez MetaBooks. Ces images me marquent durablement. Je recueille des informations autour de ce fait divers, et j’écris. Je me passionne pour les forums internet consacrés au True crime, pour les nombreux podcasts américains qui traitent de disparitions et d’affaires irrésolues. Ils enrichissent l’aspect documentaire de Disparue. Le fait divers mérite qu’on lui accorde une attention particulière, en tant que témoignage d’un lieu, d’une époque, en tant qu’interrogation sur l’individu et l’identité. Travailler cette matière de façon poétique permet de transmettre, par la structure et la musique du texte, la recherche d’identité perdue, les tâtonnements de l’enquête, la tentative d’approcher au plus juste la vie et les derniers instants connus de la disparue, et enfin de faire percevoir le vide envahissant de l’absence de Suzanne. L’enquête poétique offre au lecteur de trouver son propre chemin parmi les bribes de souvenirs et indices, de fabriquer sa propre idée du destin de Suzanne. Le recueil interroge aussi, de manière plus générale, notre rapport à l’enfance et à l’adolescence.
Née en 1983, Catherine Barsics est Docteur en sciences psychologiques. Après trois années passées à Genève, elle vit aujourd’hui à Liège. Ses textes ont paru dans différentes revues et ont été interprétés sur scène, souvent en musique. Parolière pour le trio jazz-folk OakTree sur les albums À Dos d’Âmes (2012) et Well (2014), elle s’oriente également vers la recherche sonore, au sein des projets ARTRA Poetik, Zaï Zaï Zaï et NEIGE.