Recherche de l’autre dans le moindre recoin de sa peau abreuvée, désormais, de constante solitude : «Une anémone de mer s’est prise / dans les mailles d’un ange, / n’a pu s’épanouir / asséchée sur le sable». Corps perdu. Que d’os dans un cimetière, de lambeaux de corps dévastés et de mots désarticulés : «Elle avait tout oublié / dans un tiroir / les tibias, les béquilles / et le crâne des vanités / jetés pêle‐mêle». Délivrance ! Résurrection du verbe, du poème pour que chavire la poésie dans l’audace de vivre : «Une pauvre femme aux mains coupées / dont le nom était Poésie / mit au monde le Verbe».
Rio Di Maria
Nicole Laurent-Catrice née en 1937 dans le Nord de la France, a passé sa petite enfance en Anjou. Poète, romancière et essayiste, elle a publié une vingtaine de livres, dont Cairn pour ma mère ; Le destin d’Ernestina de La Cueva et Un front de feuilles (La Part Commune, 2008, 2011 et 2016). Traductrice de poésie, principalement de l’espagnol, on lui doit de très nombreux recueils. Elle aime faire des lectures avec des musiciens et des poèmes-objets.