Les nuits filantes débutent un 4 octobre,
Première journée de la vie tout entière.
Durant trois mois,
Chaque nuit,
Parce que les mains
Comme des sabliers
N’ont rien trouvé d’autre
Pour retenir ce qui fuyait entre les doigts
Que d’écrire
Tenter d’enraciner un peu de joie
En conserver une trace en forme
De phrases
Comme autant d’hallucinations
Les Nuits filantes puisent leur substance dans le mélange de deux émotions, la joie sans borne d’une mère observant son premier enfant et une forme de mélancolie qui en serait indissociable. Au-delà du partage d’expérience très personnel de la mise au monde, l’écrit est envisagé ici comme un objet-souvenir, le seul à même, peut-être, de rendre perceptible le rapport intime à l’éphémère et à sa propre finitude. D’autres pourraient le lire comme une invitation à renouer avec une curiosité primale et le plaisir de la découverte. A moins qu’il ne s’agisse d’un éloge du vivant. Un premier livre qui signe la naissance d’une voix forte et sensible, assurément.
Caroline Boulord partage son temps entre l’écriture (prose poétique, roman, théâtre), la création d’objets mêlant texte, sons et vidéo et des projets de didactique et éthique des sciences. Les Nuits filantes est son premier livre publié.