Le palimpseste (du grec ancien παλίμψηστος / palímpsêstos, « gratté de nouveau ») est un manuscrit écrit sur un parchemin préalablement utilisé, et dont on a fait disparaître les inscriptions pour y écrire de nouveau. Tout texte est un palimpseste, à la croisée des traces effacées et d’un nouveau lancer de dés. Tout poème est une convocation de l’inouï, une proposition d’impossible. Toujours sur la ligne de crête où l’inaperçu vient rompre silence et élever sa voix, à jamais non répertorié dans le bal des proses apprivoisées. Choisir de décliner des fragments de monde selon l’axe des quatre éléments physiques — la terre, l’eau, l’air et le feu —, c’est tenter d’illimiter l’écriture en un corps dansant et frapper les choses au coin du verbe.
Véronique Bergen est licenciée en philologie romane et en philosophie de l’Université libre de Bruxelles et docteur en philosophie de l’université Paris 8. Membre de rédaction de la revue Lignes, elle travaille à l’interface de la philosophie, du roman et de la poésie. Ses travaux philosophiques portent notamment sur Deleuze, Badiou, Sartre et elle est l’auteur d’un essai sur Jean Genet. Collaboratrice de plusieurs revues littéraires et artistiques, elle est aussi l’auteur d’une œuvre poétique et romanesque abondante publiée chez divers éditeurs.