 | Francis Chenot est né le 6 mars 1942 à Petitvoir, à l’époque commune de Tournay (qui comprenait aussi le hameau de… Verlaine) englobée depuis dans Neufchâteau. De l’Ardenne, il a gardé les silences têtus et l’économie de mots qui caractérisent son écriture. Fondateur avec Francis Tessa, de la Maison de la poésie d’Amay et des éditions de l’Arbre à paroles, il a, en effet, peu publié : une vingtaine de recueils et de plaquettes en quarante-cinq ans. |
Deux titres importants : Mémoire de schiste (en 1981 à… l’Ardoisière – et prix René Lyr 1982 – réédité en 1990 à l’Arbre à paroles) et Le principe de solitude (et autres fragments de conjuration) en 1997 à l’Orange bleue. Des recueils qui, avec leur distance vis-à-vis de la mondanité littéraire, lui vaudront le prix Arthur Praillet 1997. Fin 2003, paraissent les Carnets d’écorce, selon lui son livre le plus abouti qui le consacre comme un poète échappant aux catégorisations faciles. En 2006, Bûcheronner le silence paraît en coédition à l’Arbre à paroles et aux écrits des forges, ce recueil marque une continuité évidente entre pays de forêts et de neige dont il est question dans cette médiation habitée par bien autre chose que le seul silence. Et enfin en 2009, Petits matins dans la collection Buisson ardent de l’Arbre à paroles. Rédacteur en chef du bimestriel Une autre chanson pendant vingt-huit ans, il est aussi le directeur de la revue l’Arbre à paroles.
L'ouvrage
Attention ! chute d’aphorismes. Francis Chenot a le culot du fumeur de pipe, il nous assène doucement ses petites formules déliquescentes, des sentences définitivement provisoires. Il ouvre son sac à malices et trouve des «débiles sans manteaux», des «bavards adipeux». Ça grince à tous les étages, ses vérités vagabondent sur les chemins de la poésie, elles y rencontrent quelques surréalistes (belges de préférence), avec ce merveilleux clin d’oeil à Achille Chavée, comme si le fantôme de la rue Ferrer à la Louvière hantait les rives mal famées de la Meuse. Francis Chenot nous offre ici ses «stères de silence» et quelques îlots de parole. L’aphorisme est ce petit caillou logé dans la chaussure de la grande Littérature. Alain Dantinne
Extraits
À l’étal du boucher c’est vraiment singulier le phacochère n’est pas trop cher
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Désincarner la nostalgie ne restent qu’un os à ronger ou une noce à goût de sang
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Au vers devin préférer un verre de vin
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